vendredi 21 juin 2013

Midwinter


Midwinter ou le milieu de l’hivernage et le début de l’hiver !
A l’origine, ce mot très ancien d’origine saxonne, désigne le jour du solstice d’hiver, le 21 décembre. Par analogie, et en transposant l’hiver austral de juin à septembre, « Midwinter’s day » indique maintenant le 21 juin. Cette fête tire son origine de la très britannique « National Antarctic Expedition », commandée par le lieutenant Robert Falcon Scott, lors de son premier hivernage en 1902. Pour égayer la monotonie du long hiver, l’un des officiers, Ernest Shackleton, eut l’idée et l’ingéniosité de réaliser, distribuer et diffuser un journal mensuel sous le titre « South Polar Times » relatant les menus événements du mois, et contenant en outre toutes sortes d’histoires réelles ou imaginaires, de dessins et de jeux. C’est à ce titre qu’une petite fête fut organisée le 21 juin pour célébrer le passage à la deuxième moitié de l’hiver, et le tout début du renouveau.

Cette initiative, connue peu à peu et très appréciée, s’est généralisée progressivement à toutes les expéditions présentes en Antarctique, donnant lieu à des repas de fêtes costumés, des pastiches, es sketches, des échanges de voeux avec les autres expéditions et avec l’extérieur. La «Mid », comme on l’appelle, est aussi un trait d’union entre les bases.

En Terre Adélie, la Midwinter est le fruit d’un travail collectif important au coeur de l’hiver austral. Chacun dévoile ses talents cachés et découvre ses camarades d’hivernage sous un autre angle. La fête, qui dure en fait plusieurs jours, commence généralement avec l’élection du 11TA, qui remplace le dista (chef de district de Terre Adélie) pendant la durée des festivités. Il y a ensuite l’élection de Miss TA, et le feu de la Saint-Jean clotûre en général cette grande fête polaire.

lundi 10 juin 2013

V pour vent (des tas !)


V pour vent (des tas !)

Des tas de vent. Voilà maintentant 10 jours que nous sommes assaillis sans relâche, jour et nuit, ou plutôt devrais-je dire, nuit, aube et crépuscule, tant la luminosité est devenue un bien dont la préciosité n’a d’égal que la rareté. Aussi vrai que mai était frisquet (-32,5°c au plus bas), juin est éolien. Pour ne pas être en reste vis à vis de son acolyte Thermos, Eole a cru bon exhiber toute l’étendue de sa puissance. C’est dans la nuit de jeudi à Vent dredi, qu’il a frappé fort. L’anémomètre, instrument au combien utile ici en Terre Adélie, a été sa première victime. Le dernier message du malheureux avant de passer l’arme à gauche disait, non pas « Eole m’a tuer » mais « 220,5Km/h » ! Sans vouloir me venter, j’ai immédiatement compris que le vent était le coupable. Non content de son larcin, celui-ci a cru bon d’arracher le drapeau Breton qui signalait la présence du trou de pêche. La Bretagne a ainsi gagné son indépendance ! Le vent, membre de l’ARB ? Allez savoir... Un acte de vent Dalisme (comprenez un acte délibéré de dégradation surréaliste) condamné par toute la communauté DDUiste. Le vent est devenu affaire d’Etat. Le problème, c’est que sans anémomètre, comment savoir à quelle vitesse souffle le vent désormais ? Une méthode artisanale, pourrait consister à se service de l’index à air ! Au même titre que la manche à air, que l’on trouve encore sur le tarmac des aéroports, indique la vitesse du vent grâce à une graduation de bandes verticales, chaque phalange gelée de votre index humecté au préalable et présenté au vent, correspondrait à une vitesse de 5 noeuds. Quand votre index se nécrose, c’est qu’il y a au moins 15 noeuds ! Passez cette vitesse, changez de doigts : indication majeure !
Car, vous comprendrez bien l’importance de connaître la vitesse du vent pour planifier d’éventuels travaux extérieurs. N’étant pas très vent tripotant, je n’aimerais pas m’envoler à la première bourrasque sournoise dissimulée au détour d’un bâtiment.
Depuis cet épisode, le vent est dans toute les bouches ! Pour ma part, il commence à me sortir par les narines. Je suggère qu’on ne parle plus de cela. Aussi, je retourne à mes lectures du moment « Vercoquin et le plancton » d’un certain Boris Vent.