mercredi 27 mars 2013

Où hiver rime avec congère


Où hiver rime avec congère

Mars, Terre Adélie. L’hiver prend ses aises, s’émancipe. Il reconnait les lieux, il est probablement déjà venu. Il s’installe, s’étale, s’impose à nous pour finalement nous envelopper totalement et chasser les dernières traces d’un été fugace. La banquise s’étend désormais à perte de vue, figeant le paysage pour les 8 mois à venir. Le mercure a opéré une chute non négligeable dans sa prison de verre. Les températures fluctuent désormais entre -10 et -15°c. Ajoutez à cela un petit vent d’Est et vous atteignez les -25°c en température ressentie ; ça commence à piquer les doigts, et à durcir sérieusement les poils de barbe. Tout ce qui avait des plumes ou presque a pris ses ailes à son cou et mis le cap plein Nord pour regagner des contrées plus clémentes, moins « thermhostiles ». La nuit grignote progressivement le jour, pour prochainement prendre le dessus sur ce dernier. La nuit polaire : les étoiles, innombrables, la voie lactée, comme jamais je ne l’avais vue, les aurores australes, magiques qui ont été la vedette de ce mois de mars...L’hiver a ses charmes, c’est certain.

L’hiver, c’est aussi parfois du vent, une visibilité nulle ou presque et de la neige. Une neige qui a cette fâcheuse tendance à venir s’agglomérer derrière tout objet volumineux, les bâtiments donc, obstruant ainsi portes et fenêtres,  comme si elle cherchait à son tour à s’abriter du vent! Alors si vous envisagez de profiter du peu de lumière qu’il vous est promis les prochains mois, vous n’avez d’autres choix que de prendre votre pelle, votre huile de coude et de retirer une couche de vêtement : la suée étant garantie, même ici ! Pour les récalcitrants de la salle de sport, quelle aubaine !

Mais,  l’hiver, le mois de mars, c’est aussi et surtout ça, le retour en nombre des Empereurs... 








lundi 18 mars 2013

Le temps des aurores





Depuis quelques nuits, le ciel de Terre Adélie s’illumine la nuit.
La haute atmosphère est le siège de phénomènes lumineux comme les aurores polaires. On parle d’aurores boréales pour l’hémisphère nord et australes pour l’hémisphère sud. Observées depuis l’antiquité, elles sont en étroite relation avec le champ magnétique terrestre et lors de grandes tempêtes magnétiques, elles peuvent donner naissance à des phénomènes très spectaculaires. L’aurore devient perceptible à l’œil lorsque le contraste avec le ciel nocturne est suffisant. Les parties les plus brillantes des grandes aurores atteignent une luminance qui est certainement supérieure à dix mille fois celle du ciel nocturne. On trouve, dans la littérature, mention d’aurores qui auraient atteint la luminance du ciel bleu ou de la pleine lune, qui est d’ailleurs du même ordre de grandeur, mais la réalité de ces observations n’est pas certaine.
Provoquées par l'interaction entre les particules chargées du vent solaire et la haute atmosphère, les aurores se produisent principalement dans les régions proches des pôles, dans une zone annulaire justement appelée « zone aurorale » (entre 65 et 75° de latitude). En cas d'activité magnétique intense, l'arc auroral s'étend et commence à envahir des zones beaucoup plus proches de l'équateur. L'aurore polaire est “descendue” jusqu'à Honolulu en septembre 1859 et jusqu'à Singapour en septembre 1909 atteignant ainsi le dixième degré de latitude sud.
Les aurores boréales ont été observées depuis toujours, et ont probablement beaucoup impressionné les anciens.
Dans le passé, les hommes ont mystifié les aurores et selon les peuples elles n’avaient pas la même signification. Pour les peuples du grand Nord comme les Inuit, qui avaient l’habitude d’en voir, l’aurore boréale était une amie. Elle était le chemin de lumière qui conduisait les esprits vers le paradis de la nuit. Pour d’autres peuples du nord, tels les amérindiens, plus les aurores étaient brillantes et fantasques et plus leurs défunts étaient heureux. Durant les longues nuits d’hiver, elles deviennent pour tous ces hommes des promesses de bonheur, de fête et de gaité. Pour les peuples plus au sud, bien moins habitués à en voir, les aurores étaient le signe de funestes présages.
Pline l'Ancien, par exemple écrit : « On a vu pendant la nuit, sous le consulat de C. Caecilius et de Cn. Papirius (an de Rome 641), et d'autres fois encore, une lumière se répandre dans le ciel, de sorte qu'une espèce de jour remplaçait les ténèbres. »
(Texte écrit par Nicolas Coillard de la TA60 et photo de Guillaume M. : merci à eux !)

vendredi 1 mars 2013

Saison 2


Saison 2

Le balet des rotations est désormais terminé, et avec lui s’achève définitivement la saison d’été. L’Astrolabe a quitté le quai de DDU une dernière fois le mardi 26 février au soir. Il ne reviendra désormais que dans 8 mois. 8 mois d’hiver. Le coeur de cette aventure. La base semble désormais bien vide. Les manchots adélie, eux aussi désertent les lieux. Le froid s’installe, la nuit aussi. Une fine couche de glace apparaît à la surface de l’océan certain matin : une glace encore éphémère puisque  balayée au premier coup de vent, mais qui est de plus en plus fréquente. Signe supplémentaire que l’hiver est en approche, s’il en fallait, quelques empereurs sont déjà de retour parmi nous...

N’ayant pas toutes les adresses mail, je profite de l’occasion pour féliciter Héloïse et Yves-Marie, pour la naissance de Mael (merci pour le faire-part). Merci aussi à Vanessa pour sa carte (quelle surprise !) et à Aurélie F. pour le chocolat ! Je vous assure, ça fait du bien.