Vol au
dessus d’un nid de coucou
Le 26 février dernier, l’Astrolabe larguait les amarres et filait plein nord, laissant
derrière lui 25 naufragés volontaires. Ce samedi 26 octobre, en fin d’après
midi, un avion de la toute nouvelle compagnie low cost Air Adélie s’est posé avec succès (et c’est tant mieux me
direz-vous) sur une piste aménagée pour l’occasion par le personnel au sol non
qualifié, à savoir, nous. Cet heureux évènement vient clôturer 8 mois d’isolement.
Un avion donc et non un bateau cette année. En effet, l’étendue de la
banquise est telle, qu’il a été décidé dans les hautes sphères de la logistique
IPEVienne de ne pas tenter le diable en prenant la désormais traditionnelle
voie maritime Hobart - DDU. Depuis quelques années maintenant, la première
rotation est pour le moins hasardeuse en raison d’un pack qui semble s’être
littéralement amouraché de l’Astrolabe.
C’est donc par les airs et non par la mer que notre hivernage s’est envolé. Et
quelle émotion de voir surgir de nul part cet aéronef déchirant le ciel vierge
de « notre » Terre Adélie. Car cet avion, un C130 pour les amateurs
de machine volante, est bien plus qu’un vulgaire zing. (Il débloque le gars du
bout du monde, me direz-vous !) Il est le signe du début de la fin. Le symbole
du renouveau aussi. De nouvelles têtes. Certes peu. Seulement 6 personnes sont
venus gonfler les rangs, mais déjà, le repas est plus bruyant, le service base,
plus long... Ce samedi soir,il y avait une réelle effervescence à Dumont
D’Urville. D’autres avions suivront. Malheureusement, celui-ci n’étant pas
pourvu des cales de l’Astrolabe, il ne
symbolise en rien les tomates juteuses, les concombres frais, les carottes « goûtues »,
et les précieux colis des proches...
Et comme pour nous confirmer
que la fin est proche, les premiers manchots adélie regagnent l’île et
reprennent, indifférents à toute cette agitation, leur sempiternelle chasse aux
cailloux.