En mal de mer
Quel étrange paradoxe,
je le concède, lorsque l’on vit sur une île de ressentir le manque de la grande
bleue. Car elle est bien là, tout autour de nous. Elle est bien là mais sous
nos pieds, dissimulée, en hibernation, écrasée par le poids d’une carapace de
glace devenue trop lourde. Inaccessible. Où sont ces embruns qui viennent vous
fouetter le visage ? Le bruit si doux à l’oreille du clapotis des vagues,
du ressac ? L’odeur d’iode ? Et ce bleu si profond ? Elle est comme
contenue, enfermée. Bien sûr, il y a le trou de pêche, cette fenêtre sur la
mer, œuvrant comme le hublot d’un bateau vous permettant de ne voir qu’une
infime partie. Cloisonnée, enserrée. Voilà presque 8 mois que la mer semble
s’être retirée, comme lors d’une trop forte marée de jusant. J’attends la renverse,
impatiemment. Même elle finalement, nous a abandonné à notre hivernage. Alors
je scrute l’horizon, espérant secrètement distinguer à l’horizon une zone
sombre, ce bleu intense témoin de la présence d’une polynie en approche, cette
portion d’eau libre ayant eu raison de la banquise. Car, les images satellites
le confirment, deux polynies rôdent aux abords de Dumont D’Urville. Parfois,
les jeux de lumière, l’ombre d’un nuage projeté sur la banquise me jouent des
tours. Non, toujours rien pour l’instant ! En attendant, j’observe ces
empereurs repartant nonchalamment en direction du Nord, non sans une certaine envie.
Bonsoir Thibaut !
RépondreSupprimerCela faisait un bon moment que je n'étais pas passée sur ton blog...
Je suis terriblement impressionnée !!! Et te lire est un vrai plaisir.
Je prends de tes nouvelles par Aurélie de temps en temps...
Grosses bises,
Maï