vendredi 4 janvier 2013

2013


2012 n’est plus. Les adéliens que nous sommes lui ont rendu hommage tout comme vous en cette fin d’année. Peut-être même davantage. DDU a mis les petits plats dans les grands pour l’occasion : champagne, saumon, vin blanc, foie gras, vin rouge (français et en bouteille !), langouste, vin rouge, viande et gratin, vin rouge, fromage, bûche et ... aspirine et salle de sport!
La terre adélie s’est donc mue en terre à délices gustatifs!
A l’occasion de ces fêtes annuelles, je me suis revu il y a un an, festoyant avec quelques acolytes servanais, dans un fameux troquet du quartier (dont je tairais le nom, qui est une espèce de résineux rimant avec « à l’aise ») pour célébrer l’arrivée de 2012, à mille lieux de me douter de ce qui m’attendait. C’était hier. Si hier, quelqu’un m’avait dit que je passerais la nouvelle année 2013 en Antarctique... Et pourtant!
Qui sait où vous serez dans un an.

En ce début d’année 2013, le terrain de jeu a changé. La banquise a pris ses quartiers d’été et déserte inexorablement la zone. Les quelques plaques récalcitrantes qui se refusent encore à nous quitter, sont désormais semblables à des morceaux de gruyère en suspension dans un verre d’eau (si tant est qu’ils flottent). Il devient dès lors hasardeux de s’aventurer sur les quelques îlots encore cerclés de glace. Ajoutez à cela, une fine pellicule de neige qui vient masquer de manière fourbe et sournoise les trous, fissures et autres crevasses, qui n’attendent qu’une chose, vous avaler le pied ou même un peu plus. Les températures « caniculaires » des derniers jours n’ont rien arrangé à l’affaire.

Paradoxallement, alors que nous sommes presque totalement  libres de glace, un pack dense et épais sévit au large de DDU. Il a ainsi retenu l’Astrolabe en otage pendant près de 3 semaines, sans que celui-ci ne puisse ni progresser ni rebrousser chemin, mettant les nerfs de ses passagers (hivernants sortants pressés de retrouver la « vraie » vie) à rude épreuve. Ce fâcheux contre-temps a eu pour effet direct d’annuler purement et simplement la campagne océanographique initialement prévue en janvier. La vie polaire est pleine d’imprévus.

Plus de banquise, plus de campagne océanographique, soit... qu’il en soit ainsi. DDU a de la ressource : une barge de 12m semblable dans la forme, à celle utilisée lors du débarquement en Normandie, le sea-truck. Alors, depuis début janvier et ce jusque fin février, mon travail s’effectue quotidiennement ou presque depuis cette embarcation, navigant entre les bergs à proximité de la base. Dès le mois de mars, la banquise reviendra prendre ses quartiers d’hiver ressemblant alors, au plus fort de la saison, a un bon camembert bien ferme.  

Merci à Guillaume pour les photos




3 commentaires:

  1. C'est plutôt sacrément cool le pays où l'on marche la tête à l'envers ! Très bonne année 2013.
    Bisous.

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  2. Très bonne année à toi Thibaut! Tu nous manques
    plein de bisous

    Anne, Manue et Béné

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  3. huummm... toutes ces délicieuses photos me donnent faim!

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