La passation
La passation est cette phase, plus ou moins longue
selon les activités, de transmission des connaissances des anciens,
D’Urvilliens chevronnés ayant déjoués tous les pièges de la banquise , aux
nouveaux fraîchement débarqués et pas encore totalement sevrés.
Le néophyte dont je fais partie, se distingue
aisément de l’hivernant confirmé, et ce, à plusieurs niveaux : tout
d’abord, le juvénile arbhorre fièrement ces habits rouges flambants neufs
fournis par l’IPEV, vêtements encore vierges de toute déchirure, de fiente
d’oiseaux ou autres dessins personnalisés. Ses « SOREL », ces
chaussures d’un look douteux, probablement à la mode en URSS dans les années
50, sont elles aussi bien trop en état de marche, pour être honnêtes. Le
D’Urvillien en devenir a le pas fébrile sur la banquise, il avance à tâtons,
avec prudence, l’appareil photo vissé autour du cou. Il « mitraille »
le premier manchot à sa portée oubliant qu’il aura encore maintes et maintes
occasions de prendre de bien meilleures photos. L’arrivant se demande encore de
quel bâtiment il s’agit quand on lui donne rendez-vous au Siporex, au BCR ou encore
à Biomar.
Biomar justement, le labo de Biologie marine où je
travaille, a lui aussi connu sa passation entre anciens et les trois nouveaux
que nous sommes, un peu moins néophytes que les autres, puisque arrivés
ensemble début novembre. Un mois et demi de terrain ont déjà mis à rude épreuve
notre beau packetage IPEV, et nous sommes fiers désormais de porter des SORELS
trouées (ou en phase de le devenir) et des VTN rouges qui fleurent bon le vomi
de pétrel ou le poisson pas frais. Nous sommes en bonne voie, nous marchons
dans le sillage de nos prédécesseurs.
La barbe pousse !
Voici donc en images, les « anciens » de
Biomar (debout en arrière plan) et les pseudo-juvéniles que nous sommes au
premier plan, modestement agenouillés.
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