mercredi 5 décembre 2012

Une vie de base


Une vie de base
Voilà déjà 3 semaines que je suis ici, au sud de l’hémisphère sud. Le temps passe vite. Il est d’ailleurs temps de parler un peu de la base et de la vie « D’Urvillienne ». Je suis arrivé à Dumont D’Urville avec  la première rotation de l’Astrolabe, R0. Cinq rotations sont prévues chaque année, plus ou moins espacées d’un mois. La prochaine rotation, R1, apportera d’ici quelques jours une quarantaine de nouvelles têtes sur la base, parmi lesquelles, mes futurs compagnons d’hivernage.

Pour le moment, nous ne sommes que trois représentants de la TA63 accompagnés des campagnards d’été (comprenez ceux qui ne restent que durant les 4 mois d’été).  Les 28 hivernants de la TA62 sont donc toujours présents sur base. Nous profitons au maximum de leurs expériences et de leurs connaissances des lieux. C’est la phase de passation. Chacun apprend de son prédécesseur. Pour beaucoup d’entre eux, le départ est proche. D’ici une quinzaine de jours, quand l’Astrolabe aura libéré ces nouveaux arrivants, il remettra le cap vers Hobart avec à son bord, une poignée d’îliens du bout du monde avides de nouveaux horizons, plus exotiques. Il est donc question de retour, de voyage, de l’après. Le contraste est saisissant, pour nous qui venons seulement d’arriver. Alors, je me projette et m’imagine dans un an...

La vie sur base est rythmée principalement par le travail, lui-même fortement dépendant des conditions climatiques. Passé 20-25 noeuds de vent, le travail sur la banquise devient plus difficile. Il faut donc plannifier ses manipulations de terrain les jours de beau temps, pour ensuite se réfugier  au labo quand le blizzard se lève. La météo étant très capricieuse, il faut faire preuve de souplesse et d’adaptabilité. Notre labeur nous occupe 6 jours sur 7 respectant ainsi le traditionnel repos dominical. Le dimanche est destiné à récupérer de la soirée de la veille, à se remettre à jour au niveau des mails, écrire un article sur son blog, à faire sa lessive ou bien à profiter des ballades sur la banquise encore présente. Pour l’avoir testé, il est même possible de faire tout cela à la fois !

Pour l’heure, l’ile est enneigée et la banquise encore bien présente, ce qui me donne le sentiment d’être à la montagne plutôt que sur une île. Dans peu de temps pourtant, le paysage devrait changer considérablement. La neige, blanche et immaculée va disparaître pour laisser la place à la roche et au guano. La banquise quant à elle, va se disloquer sous les assauts répétés du vent et des vagues et la mer libre viendra de nouveau encercler ce rocher.  Le bleu reprendra alors le dessus sur le blanc. Ceci aura pour conséquence de réduire considérablement notre terrain de jeu. Nous deviendrons alors de véritables îliens. 

1 commentaire:

  1. Françoise, maîtresse d'école à Charavines, revivra demain avec ses élèves, sur son tableau numérique, vos premières impressions dans ces contrées lointaines, nous en sommes "fan" d'autant plus que je pars à la retraite en juin 2013 et que c'est ma dernière "cuvée" à qui je pourrai inculquer le bonheur de la découverte, de la culture et du dépassement de soi.
    Merci à vous tous de partager votre lointain quotidien avec nous.
    Françoise, maîtresse d'école élémentaire à Charavines en Isère.

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