Une vie de base
Voilà déjà 3 semaines que je suis ici, au sud de
l’hémisphère sud. Le temps passe vite. Il est d’ailleurs temps de parler un peu
de la base et de la vie « D’Urvillienne ». Je suis arrivé à Dumont
D’Urville avec la première
rotation de l’Astrolabe, R0. Cinq rotations sont prévues chaque année, plus ou
moins espacées d’un mois. La prochaine rotation, R1, apportera d’ici quelques
jours une quarantaine de nouvelles têtes sur la base, parmi lesquelles, mes
futurs compagnons d’hivernage.
Pour le moment, nous ne sommes que trois
représentants de la TA63 accompagnés des campagnards d’été (comprenez ceux qui
ne restent que durant les 4 mois d’été). Les 28 hivernants de la TA62 sont donc toujours présents sur
base. Nous profitons au maximum de leurs expériences et de leurs connaissances
des lieux. C’est la phase de passation. Chacun apprend de son prédécesseur. Pour
beaucoup d’entre eux, le départ est proche. D’ici une quinzaine de jours, quand
l’Astrolabe aura libéré ces nouveaux arrivants, il remettra le cap vers Hobart
avec à son bord, une poignée d’îliens du bout du monde avides de nouveaux
horizons, plus exotiques. Il est donc question de retour, de voyage, de
l’après. Le contraste est saisissant, pour nous qui venons seulement d’arriver.
Alors, je me projette et m’imagine dans un an...
La vie sur base est rythmée principalement par le
travail, lui-même fortement dépendant des conditions climatiques. Passé 20-25
noeuds de vent, le travail sur la banquise devient plus difficile. Il faut donc
plannifier ses manipulations de terrain les jours de beau temps, pour ensuite
se réfugier au labo quand le
blizzard se lève. La météo étant très capricieuse, il faut faire preuve de
souplesse et d’adaptabilité. Notre labeur nous occupe 6
jours sur 7 respectant ainsi le traditionnel repos dominical. Le dimanche est
destiné à récupérer de la soirée de la veille, à se remettre à jour au niveau
des mails, écrire un article sur son blog, à faire sa lessive ou bien à
profiter des ballades sur la banquise encore présente. Pour l’avoir testé, il
est même possible de faire tout cela à la fois !
Pour l’heure, l’ile est enneigée et la banquise
encore bien présente, ce qui me donne le sentiment d’être à la montagne plutôt
que sur une île. Dans peu de temps pourtant, le paysage devrait changer considérablement.
La neige, blanche et immaculée va disparaître pour laisser la place à la roche
et au guano. La banquise quant à elle, va se disloquer sous les assauts répétés
du vent et des vagues et la mer libre viendra de nouveau encercler ce rocher. Le bleu reprendra alors le dessus sur le
blanc. Ceci aura pour conséquence de réduire considérablement notre terrain de
jeu. Nous deviendrons alors de véritables îliens.
Françoise, maîtresse d'école à Charavines, revivra demain avec ses élèves, sur son tableau numérique, vos premières impressions dans ces contrées lointaines, nous en sommes "fan" d'autant plus que je pars à la retraite en juin 2013 et que c'est ma dernière "cuvée" à qui je pourrai inculquer le bonheur de la découverte, de la culture et du dépassement de soi.
RépondreSupprimerMerci à vous tous de partager votre lointain quotidien avec nous.
Françoise, maîtresse d'école élémentaire à Charavines en Isère.